Bulletin Sécurité des vols N°52
Edito – BSV n°52
Ça roule !!
Ça y est c’est la rentrée, les vacances sont finies. La météo estivale nous a permis de beaux vols dont les souvenirs viendront charmer les journées froides et brumeuses qui se profilent.
Beaucoup ont su profiter du programme de Remise en Vol mis en place par la Fédération. Ce programme continue et sera reconduit l’année prochaine avec certainement des évolutions pour le rendre encore plus accessible à tous.
Bilan accidentologique
Notre bilan accidentologique à la fin de l’été correspond à la moyenne de celui constaté ces 10 dernières années. S’il n’y a donc pas de quoi se réjouir outre mesure, l’ensemble des actions qui sont conduites tant au niveau fédéral que dans les Comités Régionaux ou au niveau des clubs, permettent de contenir les accidents et incidents, en valeur absolue, et ce malgré l’augmentation du nombre d’adhérents sur la période.
C’est un bon point aussi pour la qualité de la formation délivrée par les écoles et pour nos instructeurs qui ont su endiguer les événements de 2015.
Cependant, dans la typologie des accidents, il y a encore trop de pertes de contrôle, que ce soit en l’air ou au sol, au décollage ou à l’atterrissage, mais aussi au roulage.
Phase de roulage
En effet, s’il y a une phase du vol qui paraît mineure et qui est trop souvent négligée, c’est bien le roulage, avant décollage et après atterrissage.
C’est pourtant une phase critique qui nécessite :
- une préparation mentale,
- une connaissance et une prise en compte de la direction et de la force du vent,
- et des compétences techniques spécifiques en fonction de la classe d’ULM utilisée.
Ainsi, en règle générale, il faut, avant de commencer à rouler :
- visualiser et se répéter dans sa tête la trajectoire que l’on va emprunter jusqu’au seuil de piste,
- identifier les intersections (risques de collisions) et se garder à tout prix d’incursions de piste,
- et, après coup d’œil sur la manche à air, identifier quelles seront les branches de roulage parallèles, perpendiculaires, plutôt de face ou arrière par rapport à la direction du vent.
- De plus, la vitesse de roulage doit toujours rester adaptée à la situation. En aucun cas on ne doit rouler à une vitesse supérieure à celle d’un homme marchant au pas.
Pour mémoire
Pour le pendulaire on veillera particulièrement à incliner son aile dans le vent et à bien la tenir lorsqu’on roule dans une direction perpendiculaire au vent, pousser en vent arrière et la positionner dans le lit en vent de face.
Concernant les multiaxes, et encore plus pour ceux dotés de train classique, le manche dans le vent est une préoccupation qui ne doit pas vous quitter tout au long du cheminement vers le seuil de piste ou dès que vous dégagez celle-ci pour vous rendre au parking.
Enfin pour les autogires, le roulage est une phase critique. Notamment après le posé, pour dégager et rouler au parking. Il ne faut surtout pas céder à la précipitation, même s’il y a un trafic en courte finale derrière. Le roulage ne doit débuter qu’une fois les tours rotors bien diminués. De plus, il faut impérativement éviter les coups de palonniers trop brusques pour se diriger.
Paramoteurs et hélicoptères n’ont pas les mêmes problématiques, l’aile de l’un n’étant pas déployée dans les phases de roulage et l’autre décollant à la verticale….
Si ces consignes avaient été bien appliquées, ce ne sont pas moins d’une dizaine d’incidents qui auraient pu être évités depuis le début de l’année ; incidents qui ont occasionné de la casse mais aussi des blessures aux pilotes…
N’oubliez pas que le vol commence dès que vous arrivez au hangar, qu’il ne se termine qu’après en avoir fermé les portes, et que le roulage est une phase délicate qui nécessite des compétences techniques bien maîtrisées et une formation solide.
Roulez lentement et en toute sécurité, bonne rentrée.
Eric Galvagno
Responsable Commission Sécurité des Vols
LIRE LA SUITE DU BSV : bsv-52-septembre-2018